Les éditions démoniaques

kiro

Il est des hasards de la vie que l’on souhaiterait ne jamais percuter. On aimerait soit qu’il nous évite, soit qu’il fasse toujours bien les choses, qu’il se confonde avec ces coïncidences que l’on taxe de chanceuses parfois, que l’on affuble d’épithètes valorisant, on rêverait d’être le héros d’un rêve éveillé où l’on arrive systématiquement premier à des concours de circonstances heureuses.

Et puis des fois, on tombe là-dessus : Création des éditions Volume.

Lorsqu’une nouvelle aventure s’avère douloureuse, fut-elle amoureuse ou artistique, il est une tentation naturelle qui consiste à en refermer les portes à double tour dès lors que la dernière page en est tournée. Le mot « fin » devient alors synonyme d’oubli à la faveur d’une mémoire nécessairement sélective. Ces trois lettres deviennent l’expression physique d’un mécanisme de défense instinctif qui se déclenche à l’instar d’une interruption dans un programme informatique vous renvoyant dans une boucle sans fin de déni d’une réalité alors trop intensément vécue.

A cette époque, je me suis dit : non, tu ne seras jamais un super héros de l’écriture. Ma trajectoire d’alors avait percuté une entreprise organisée comme une pyramide de Ponzi et qui avait fini par s’écrouler sur elle-même (la fin des éditions Kirographaires). De cette expérience, j’avais gardé un goût amer – et qui avait mis longtemps à s’estomper – et une vision assez cynique du monde de l’édition.

Lorsque je découvre que l’ancien responsable de toute cette entreprise (le nommer serait lui faire trop d’honneur) repart à l’assaut de la frustration des auteurs non édités, je me dis qu’il y a quelques chose de pourri en ce royaume du livre (ou du Danemark-page ?). Que ce Kiro-flanc, ce kiro-mane de l’art littéraire puisse continuer à sévir, c’en est un peu trop pour moi et ce qu’il me reste d’idéalisme.

Je ne lance pas souvent d’appel, mais je pense qu’ici cela devient plus que nécessaire, c’est vital. Ne pas hurler au scandale serait quelque part une forme de refus de la souffrance passée de tous mes camarades auteurs qui ont eu, souvent, moins de chance que moi et que l’entreprise de démolition de cette personne a dégoûté à jamais de la plus belle forme d’expression qui soit : l’expression artistique.

On me dit dans l’oreillette – comble de l’ironie (mais la vie est assez kironique, je dois le reconnaître) ou réel sentiment de super puissance – que l’intéressé aurait commis (entre autres) un livre dont le titre serait « Total(e) impunité » (il semble d’ailleurs aussi bon écrivain qu’éditeur si on en croit les commentaires des clients). Outre le fait que la parenthèse me semble de trop et que monsieur semble s’y connaître en escrocs, je dois dire que cela faisait longtemps que l’envie de vomir ne fut la conséquence directe et désastreuse (surtout pour la banquette de ma voiture) d’un trop plein de Caïpirinha.

Je vous encourage, dès lors que vous êtes en contact avec une maison d’éditions à vous renseigner sur cette maison, à contacter des auteurs qui en font partie, à regarder qui la compose. En effet, l’aventure de l’édition est une aventure formidable qui peut s’avérer douloureuse dès lors qu’elle est aux mains de personnes dont l’intérêt personnel n’a jamais été convergent avec l’intérêt des sociétés qu’ils ont géré.

Monsieur Pierrot a le droit de travailler, de même que les éditions Volume ont le droit de l’employer.

Cependant, nul ne peut ignorer le passé.

Chacun fera ses choix, mais, je l’espère, en connaissance de cause.

[modification de la fin de l’article à la demande des éditions Volume, le 18 février 2014]

18 réponses à “Les éditions démoniaques

  1. Bon là tu ne me rassures pas pour les éditeurs JF, je suis à la quête de plusieurs et hop tu sors cet article mais je te remercie de le signaler au risque de se faire avoir. Bonne journée et gros bisous !

  2. Il existe des maisons d’éditions sérieuses et des guides pour ne pas les rater. Je vous recommande le guide de Cocyclics qui m’a beaucoup aidé.
    Puis quelques recherches sur google avec des mots clés genre « nom de la maison d’édition » « avis » « sérieux » « mauvaise expérience » permet d’éviter ce genre de catastrophe en général. J’ai faillit signer chez Kiro en 2011 mais je trouvais un peu étonnant le délais et le nombre de livres sortis. Ouf, je ne me suis pas faite avoir. Mais parfois, même des maisons d’édition qui ont l’air sérieuses (comme Lokomodo) vous pouvez avoir des surprises comme vous proposer un contrat que vous ne recevez jamais, même après des relances par recommandé avec accusé de réception après des mois d’attente… Je vais sûrement me faire sonner les cloches pour ce genre de dénonciations, mais tant pis, ce n’est que la vérité.

    Le monde de l’édition est complexe et il vaut mieux bien se renseigner avant de signer. Parlez en autour de vous, aux autres auteurs, aux libraires… Renseignez vous sur la distribution, votre pourcentage, la durée du contrat… Oui c’est complexe, mais quand on veut vraiment, on peut y arriver et tomber sur des gens bien 😉

    • merci pour votre commentaire Maria. J’ai pondu quelques articles sur l’édition qui reprennent ces idées effectivement (dans la rubrique « éditions » , menu de gauche).
      à bientôt

  3. Moi, quand je veux me rendre compte de ce que sont les éditions Volume, car comme Thomas, je ne crois que ce que je vois, on me dit ça :

    Impossible d’afficher cette page

    ——————————————————————————–

    Sur base de la stratégie d’accès de votre entreprise, ce site Web ( http://editionsvolume.com/entravaux/nous/ ) a été bloqué parce que les filtres Web Reputation Filters ont déterminé que la sécurité de votre ordinateur ou réseau d’entreprise était menacée. Ce site Web est associé aux programmes malveillants/logiciels espions.

    C’est peut-être un signe 🙂

  4. C’est vraiment gentil à toi de prévenir tout le monde. Ce genre de personne ne devrait pas pouvoir récidiver et il est presque du devoir des auteurs au courant de prévenir les autres.
    Pour ma part, j’ai eu des soucis avec deux maisons d’éditions et j’ai enfin trouvé une maison d’édition digne de confiance… J’en ai d’ailleurs repéré d’autres dont j’ai eu de bons échos 😉
    Toutes les petites maisons d’éditions ne sont pas des arnaques et il faut savoir dénicher ces perles ^^

  5. Merci Jean-Fabien pour cet article… Les éditions Kiro ont fait couler beaucoup d’encres, et cela va continuer avec une autre appellation. J’ai lu aussi les commentaires, et je remercie les personnes qui connaissent des maisons d’éditions avec des gens honnêtes. ça redonne de l’espoir.

  6. Bonjour,
    Je suis scotchée car les éditions Volumes continuent de « sévir ». En effet, une annonce sur le site de l’Asfored datant du 4 février « recrute » des auteurs porteurs de projets…tout comme procédait Kiro. Et le site est bel et bien actif, avec bio des dirigeants etc
    Je ne sais pas si une action vers l’Asfored est possible pour qu’ils bloquent ce genre d’annonces…

    Bonne journée,

    Axelle

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