Chap. 16 – Un manuscrit (2ème partie)

Bon, je disais « la Poste ». Non. Je le sens pas…


Ho, et puis une petite balade dans le 6ème ne pourra pas me faire de mal (histoire de m’habituer à mes nouveaux quartiers). C’est parti !

 

Arrivé devant le premier building, je suis un peu perplexe.

Comment on rentre ? Pas d’interphone. Pas de bouton. Une porte, c’est tout.

On fait bien de parler de forteresse du monde de l’édition…

Etrange…

Cela fait cinq minutes que je m’interroge lorsqu’un coursier passe à côté de moi et pousse la porte pour rentrer… Ok. Je comprends mieux lorsqu’on dit qu’il faut connaître les codes du monde de l’édition pour y entrer. Je note donc : « Pour rentrer, il faut pousser la porte ».

C’est bien, j’apprends vite.

 

Une fois rentré, j’arrive devant un comptoir avec 15 paquets comme les miens.

Dur, dur.

Bon soyons tactique. Si je mets dessous, on le lira en dernier. Autant se suicider tout de suite. Oui, mais si je le mets au-dessus, ça fait un peu arriviste, genre « je suis au dessus de la pile ».

 

Finalement, je le glisse au milieu. Dans la masse des anonymes.

 

Chez le 2ème éditeur, c’est pire, il y a carrément plusieurs tables avec des piles d’enveloppes comme la mienne (j’aurais du prendre autre chose qu’une enveloppe kraft histoire de me distinguer, genre l’emballer dans du papier cadeau pour faire une surprise ou dans le monde diplo pour faire intello).

Le mec de l’accueil me regarde à peine : « posez ça là ».

 

Je n’ose pas lui demander si les piles ont une signification quelconque (« C’est où la pile des futurs Goncourt ? »), j’ai déjà assez honte comme ça de lui avoir fait rater une ligne du journal qu’il est en train de lire avec concentration (avec les yeux qui louchent et le font plissé).

 

Je suis quand même tenté de détourner son attention, histoire de déblayer un peu tout ça. Cependant, cela risque de ne pas être discret, et puis il faudrait que je revienne tous les jours. Il ne m’a pas l’air bien malin, mais je pense qu’au bout d’un mois il commencerait à se douter de quelque chose (« je l’ai pas déjà vu lui, il serait pas acteur ? »).

Je me mets à réfléchir (fait assez rare pour être souligné).

Mouais.

Quand on doute, c’est bon de faire des analogies. Et quelle meilleure analogie que le sexe ?

 

Réfléchissons…

Même si je tuais tous les hommes de la planète, il n’est pas sûr que Megan Fox voudrait de moi (« Ok. On se reproduit pour le bien de l’humanité, mais mets-moi ce sac sur la tête. Oui, la tienne »).

Peut-être qu’en supprimant aussi tous les sacs plastiques Auchan de la Terre…

 

Purée, ce dépôt de manuscrit, c’est éprouvant.

 

J’espère qu’ils ne vont pas répondre. Je pense que mon cœur ne tiendra pas le coup sinon.

 

10 réponses à “Chap. 16 – Un manuscrit (2ème partie)

  1. excellent 🙂 le genre du style : je ne cherche pas de travail…. des fois que j’en trouverai lol

  2. Ça progresse bien. Le caddy etait-il plein ?Tu en avais combien en réserve ? Le coup de la pile, c’est fort mais moi, je me demande si je n’aurais pas subtilisé quelques enveloppes 🙂

  3. Ah le coup de la porte dans le sixième qu’il faut bêtement pousser alors qu’on a testé toutes les possibilités de codes à 4 chiffres… ça me parle ! (en fait je crois qu’on perd tous ses moyens quand on a une enveloppe kraft sous le bras)

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